Les portes fermées de la justice
En 1972, la Loi sur l’aide juridique était adoptée avec l’objectif précis d’étendre l’accès à la justice à un plus grand pan de la population. Près de 50 ans plus tard, malgré toutes les avancés effectuées, l’accès à la justice demeure un enjeu qui fait trembler les colonnes du temple judiciaire. Dans le cadre du Mois d’accès à la justice, Métro fait le tour de la question.
«Il est très tentant de croire que les problèmes d’accès à la justice qu’on a aujourd’hui sont les mêmes qu’on avait il y a vingt, trente et quarante ans. La vérité c’est que beaucoup de choses ont été faites déjà», explique Pierre Noreau, professeur de droit à l’Université de Montréal et directeur du projet de recherche Accès au droit et à la justice (ADAJ), citant en exemple la création au cours des dernières décennies de la cour des petites créances, de l’action collective et de la médiation familiale.
La difficulté, ajoute-t-il, c’est que la société évolue et, avec elle, les besoins en matière d’accès à la justice.
Si l’enjeu principal demeure, de nos jours, l’accès abordable à un avocat, la lourdeur des structures judiciaires, la multiplication des délais – dont s’est en partie occupé l’arrêt Jordan –, la désaffection des tribunaux par les citoyens, l’augmentation croissante du nombre de justiciables se représentant eux-mêmes devant la cour, le désengagement généralisé vis-à-vis de la loi et l’absence d’éducation juridique digne de ce nom inquiètent énormément.
On a beau avoir les meilleurs lois possibles, «elles ne valent pas grand-chose si les personnes qui sont supposées en bénéficier ne sont pas capable de les faire valoir», insiste Sophie Gagnon, directrice général de Juripop.
Tout au long de la semaine, Métro vous présentera une série de reportages abordant ces différentes problématiques et leurs solutions possibles. Chaque jour, nous aborderons un thème différent dans ces pages et dévoileront une vidéo sur notre site web.
Nous lançons notre série aujourd’hui avec un tour d’horizon des principaux enjeux d’accès à la justice. De l’inaccessibilité des services juridiques à la prise d’assaut des tribunaux par les grosses entreprises en passant par l’illettrisme juridique, qu’est-ce qui nous empêche d’avoir accès à une justice juste et équitable?