«L’avion aurait été abattu par un missile surface-air iranien», dit Trudeau
Justin Trudeau s’est exprimé au lendemain du crash du vol PS752 d’Ukraine International Airlines qui a fait 176 morts, dont 63 Canadiens, près de Téhéran. Il confirme la thèse émise par des responsables américains dans plusieurs médias selon laquelle l’appareil, un Boeing 737, a été la cible d’un tir de missile iranien, probablement accidentel.
«L’avion aurait été abattu par un missile surface-air iranien, et peut-être que celui-ci aurait été tiré involontairement» a fait état Justin Trudeau jeudi après-midi en direct lors d’une conférence de presse depuis Ottawa, évoquant de multiples sources concordantes.
Plus tôt dans la journée, le président américain Donald Trump avait lui aussi mentionné ses «doutes» sur les raisons de cette catastrophe aérienne.
«Une enquête crédible, complète et approfondie»
«Cela renforce le besoin d’une enquête crédible, complète et approfondie pour comprendre les causes de cet écrasement tragique» a martelé Justin Trudeau après avoir présenté ses condoléances aux familles des victimes de cette «tragédie qui a choqué non seulement le Canada mais le monde entier». Il souhaite faire du soutien aux proches endeuillés une priorité de son gouvernement.
Justin Trudeau a ainsi affirmé être en discussion avec des ministres et fonctionnaires des services de renseignement d’autres pays, dont l’Ukraine, les États-Unis, l’Iran, la France et les Pays-Bas pour mener à bien cette enquête. «L’Iran travaille avec les enquêteurs ukrainiens mais nous continuons de demander que les Canadiens soient impliqués» a-t-il soutenu, alors que le Canada est pour le moment tenu à l’écart par le régime iranien.
«L’Iran a indiqué qu’ils gardaient les boites noires mais ils ont indiqué au président Zelensky que les Ukrainiens y auraient au moins accès» a-t-il poursuivi en rappelant que l’Ukraine prenait les mesures nécessaires pour que les Canadiens aient leur place dans cette enquête.
Qui est le responsable?
Selon le premier ministre, il est encore «trop tôt pour tirer des conclusions sur les responsabilités, qu’elles soient américaines ou iraniennes.» Trop tôt aussi pour «écarter un tir volontaire de la part de l’Iran» et imposer des sanctions au pays.
Alors que les relations diplomatiques sont rompues entre le Canada et l’Iran depuis 2012, Justin Trudeau a réaffirmé que le ministre des Affaires étrangères François-Philippe Champagne s’était bien entretenu mercredi soir avec son homologue iranien Javad Zarif. Le Canada a fait part de sa volonté de pouvoir «offrir des services consulaires sur place et dénoncer les frappes» de l’Iran contre des bases militaires américaines en Irak de mardi, soit quelques heures avant l’écrasement de l’avion ukrainien.
L’assassinat du général iranien Qassem Soleimani par les Américains le 3 janvier a en effet été le point de départ d’une escalade entre l’Iran et les États-Unis, et dont le Canada est peut-être maintenant une victime collatérale.
Dans cette enquête qui s’annonce très longue, le Canada demeure ouvert à parler à quiconque pourra l’aider.