Compost: Montréal lance un projet de collecte dans 22 écoles
Montréal déploiera l’an prochain un projet pilote de collecte du compost dans 22 écoles, avec pour objectif de sensibiliser les élèves à l’importance de trier les résidus alimentaires. Si tout se passe bien, la Ville entend étendre le projet aux 700 établissements d’enseignement de la métropole d’ici 2025.
«On veut d’abord être capables d’aller chercher de la donnée, explique la responsable de la transition écologique, Laurence Lavigne-Lalonde. Actuellement, c’est difficile pour la Ville d’évaluer ce que représentent toutes ces matières, et aussi de voir les outils dont les écoles auront besoin, vus les cadres différents.»
Chose certaine, l’administration Plante doit s’intéresser «à autre chose que les résidences» en matière de compostage. Surtout si elle veut «aller plus loin et engager plus de gens dans la transition», ajoute-t-elle.
Son collègue, le maire de Verdun Jean-François Parenteau, abonde relativement dans le même sens.
«Notre but, c’est de mieux préparer le déploiement à grande échelle. Même quand on communique avec des commissions scolaires, c’est dur de dire quelle est la portion réelle de compost ou de recyclage dans les sacs de vidanges.» -Jean-François Parenteau
Au-delà de la Ville et des arrondissements, la demande pour ce projet pilote serait surtout venue des élèves et des directions d’écoles, soutiennent les élus.
Montréal prévoit n’avoir besoin d’aucun investissement supplémentaire pour inclure les écoles à la collecte du compost. «Ça rentre dans notre programme de déploiement pour les neuf logements et plus. On veut l’intégrer à même la collecte déjà existante», souligne M. Parenteau.
Une «escouade verte» mise sur pied
À l’École Notre-Dame-de-la-Paix de Verdun, où a été annoncé ce programme jeudi, le directeur Jean-Pierre Nicolas participe à la collecte du compost avec les élèves depuis quelques semaines déjà. Sa jeune «escouade verte» est particulièrement impliquée, à ses dires.
En mêlée de presse, M. Nicolas a insisté sur le fait que «les adultes ne peuvent faire ça à eux seuls».
«Il y a tout un aspect d’éducation. Il faut penser à former nos élèves et nos employés sur la manière dont fonctionne la collecte de compostage», dit-il.
L’appui de la Ville permettra selon lui à plusieurs établissements «d’avoir les moyens» de démarrer un programme de compost, une pratique qui intéresse particulièrement les plus jeunes.
Des jeunes impliqués
C’est le cas de Jayda Kabir, une élève en 4e année âgée de 10 ans. «J’ai pris conscience de l’ampleur des changements climatiques et je me suis dit que je voulais vraiment aider, considère-t-elle. On a fait une présentation à notre classe et à d’autres pour leur expliquer ce qu’était le compostage, mais surtout pourquoi et comment on le fait.»
Sa classe procède depuis quelques jours déjà au tri des matières, à raison de trois jours par semaine.
Jean-Pierre Nicolas estime que cela aura pour effet de développer la pensée critique des jeunes, ainsi que leur capacité de résoudre des problèmes et d’innover.
Le lancement du programme survient quelques heures après que la consultation sur le nouveau Plan de gestion des matières résiduelles (PDGMR) 2020-2025 ait été lancée. Montréal vise à détourner 85% des matières de l’enfouissement d’ici 2030.
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