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Désaccord au sein des ostéopathes concernant la création d’un ordre

L'association Ostéopathie Québec représente près de 1500 personnes. Photo: Métro

Alors que la question de la création d’un ordre professionnel des ostéopathes est sur la table depuis plus d’une décennie, la question ne fait pas l’unanimité au sein des professionnels.

Ostéopathie Québec est l’un des regroupements revendiquant un ordre depuis un moment déjà. Dans les dernières années, un travail a été fait entre un groupe de huit ostéopathes et l’Office des professions du Québec.

Avant de soumettre son dossier, l’association, qui représente près de 1500 personnes, l’a soumis à la communauté ostéopathique. Aux yeux du président d’Ostéopathie Québec, Marc Gauthier, la majorité des ostéopathes se sont montrés en faveur.

«On leur a expliqué un peu ce que va être l’ostéopathie au Québec. Quels seront les titres réservés, les champs d’exercice et les critères d’admission, entre autres», a-t-il expliqué.

Avec le changement de gouvernement qui s’est effectué il y a quelques mois, M. Gauthier s’est dit optimiste que le tout se fera «en temps et lieu» pour que le public en sorte grand gagnant.

«Ça ne sert à rien de crier, de frapper. Le public va en bénéficier, et nous aussi, mais surtout le public, qui est le premier visé», a-t-il estimé.

Or, cet argument de «protéger à tout prix» le public ne tient pas la route selon ceux qui sont contre la création d’un ordre, comme la directrice des opérations et du soutien à l’enseignement à l’École professionnelle des ostéopathes du Québec, Caroline Durand.

«Actuellement, les ostéopathes sont ceux qui paient le moins pour leur assurance professionnelle. C’est une des plus belles preuves que ça va bien. Forcément, il ne doit pas y avoir tant de réclamations, donc de marteler que c’est pour la protection du public, je ne suis pas convaincue», a-t-elle fait savoir.

Mme Durand pense plutôt qu’un ordre risque de «resserrer le goulot» et de «fermer des portes à ceux qui voudraient faire carrière comme ostéopathes».

Selon elle, d’autres avenues devraient être préconisées, comme la modification de l’article 31 de la loi médicale, qui permettrait aux médecines complémentaires d’avoir «plus de possibilités, comme c’est le cas en Ontario».

«Ça peut se faire plus rapidement que de mettre en branle la création d’un ordre, et ça engendrerait aussi moins de coûts. Surtout, ça donnerait un meilleur accès au soin de santé aux Québécois», a fait valoir la directrice.

Pour que les ostéopathes soient «mieux pris au sérieux», elle croit aussi qu’une loi devrait être mise en place pour encadrer l’enseignement de la profession, par exemple en statuant sur un nombre d’heures d’enseignement requis.

Malgré tout, ceux qui réclament la création d’un ordre sentent une «ouverture qui se créée», faisant en sorte que le projet pourrait aboutir éventuellement, après près de 10 ans de représentations et de revendications.

«Les choses avancent pour que la médecine alternative ait plus de place. On l’a vu avec les superinfirmières, les médecins leur ont laissé plus de latitude. C’est très positif pour la suite», a jugé M. Gauthier.

L’Office des professions du Québec a rencontré les ordres existants dans le domaine de la santé, comme les ergothérapeutes et les médecins, afin de leur présenter ce que serait l’ordre des ostéopathes et pour avoir leur avis.

Pour la suite, Ostéopathie Québec attend un retour de la ministre de la Justice, Sonia Lebel. M. Gauthier explique qu’elle devra ensuite donner des recommandations sur la façon d’encadrer la progression. Celles-ci devront ensuite être retournées à l’Office des professions du Québec.

«On m’a dit que la ministre avait le dossier sur son bureau en ce moment. Ce qu’on veut pour 2019, c’est que tout ça soit ‘’canné’’ et qu’il ne reste qu’à finaliser le tout», a mentionné M. Gauthier.

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