L’immigration internationale a fait grandir la population de Montréal
La population de la région métropolitaine de Montréal a augmenté de 48 515 personnes de 2016 à 2017, selon des données publiées mardi par Statistique Canada. Cette hausse est en grande partie attribuable à l’immigration internationale.
Près de 42 000 personnes ont immigré à Montréal depuis l’étranger entre le 1er juillet 2016 et le 1er juillet 2017. Durant la même période, 5 891 personnes de la région métropolitaine de recensement (RMR) de Montréal ont quitté vers l’international, ce qui amène le solde migratoire montréalais à 37 065. Il faut ajouter à cela 15 093 résidents non-permanents, qui sont des étudiants étrangers, des travailleurs temporaires et des demandeurs d’asile.
«Le nombre d’immigrants admis est stable par rapport à l’an dernier, donc la grosse différence ce sont les résidents non-permanents. On voit un bond un assez gros bond par rapport aux dernières années», indique Frédéric Payeur, démographe à l’Institut de la statistique du Québec.
Ce nombre comprend les demandeurs d’asiles arrivés au Canada dans la dernière année, mais «il faut aussi se rappeler que le 1er juillet, c’est avant la grosse vague de migration à la frontière», précise M. Payeur. «Il y aussi une hausse des étudiants étrangers et des travailleurs temporaires qui viennent œuvrer notamment dans les entreprises technologiques à Montréal, dont beaucoup de Français», explique-t-il.
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Dans toutes les villes canadiennes, la migration internationale «explique 78% de la croissance démographique», souligne le rapport Statistique Canada. «Le taux d’accroissement migratoire international (+1,2 %) des RMR du Canada était le plus élevé des 15 dernières années», est-il précisé.
Cette arrivée massive d’étrangers n’a pas eu un effet si significatif sur la population de la RMR, qui a crû d’environ 1,2% entre 2016 et 2017, un chiffre semblable à l’année précédente. «Si on considère l’île, il y a une quantité de logements limités. Donc, quand on reçoit beaucoup d’immigrants, ça finit par se transverser dans la couronne et ailleurs au Québec à court ou moyen terme, analyse Frédéric Payeur. Il y a des besoins en emploi dans les régions plus éloignées. Donc, si les immigrants arrivent initialement à Montréal, ils ne sont pas immobiles.»
Effectivement la grande région de Montréal présente un solde migratoire négatif à l’intérieur de la province, et du pays. Celle-ci a perdu 10 325 habitants au profit des autres régions du Québec et 8 284 personnes sont parties habiter ailleurs au Canada.
Statistique Canada observe une situation similaire à Toronto et Vancouver, desquelles plusieurs personnes quittent.
Accroissement naturel plus faible
Dans la dernière année, l’écart entre les décès et les naissances, aussi appelé accroissement naturel, a été à son plus bas à Montréal depuis 2004-2005, soit 14 966. Ceci fait que l’immigration a encore plus d’impact sur la démographie montréalaise.