Incertitude autour de l’avenir du Centre Scalabrini
Ouvert depuis 15 ans à Ahuntsic, le Centre Scalabrini pour réfugiés et immigrants abrité dans l’église Santa-Rita devra fermer ses portes le 30 juin. Les propriétaires de l’édifice, les Missionnaires Scalabriniens des États-Unis, l’auraient vendu.
L’assemblée générale extraordinaire qui devait se tenir le 31 janvier pour statuer sur la situation n’a finalement pas eu lieu. Elle devait permettre aux bénévoles et les personnes qui bénéficient de ce centre d’exprimer leur point de vue.
«Il y avait plus d’une centaine de personnes, mais quatre membres du conseil d’administration avaient démissionné et le reste du CA n’a pas pu les remplacer au pied levé», indique Miguel Arévalo, le directeur de l’organisme. Les personnes présentes ont tout de même eu l’occasion de signifier leur refus de voir le Centre Scalabrini fermer.
La situation est d’autant plus urgente que la direction du centre semble se retrouver devant le fait accompli. «On nous dit que le bâtiment est déjà vendu, mais je ne le pense pas», dit toutefois M. Arévalo.
Déménagement
Les propriétaires ont suggéré un transfert pour maintenir les activités. «On nous propose des bureaux à l’église Notre-Dame-de-Pompéi à la limite de Montréal-Nord et d’Ahuntsic. Mais, cela nous oblige à quitter le quartier et réduire des services que nous offrons à la communauté», observe M. Arévalo.
M.Arévalo redoute de voir la résidence pour femmes immigrantes fermer ses portes s’il accepte de déménager. «Ces femmes souvent monoparentales se retrouveraient à la rue.»
«Le représentant des Scalabriniens qui était présent a passé une mauvaise soirée, souligne Émilie Thuillier, conseillère municipale d’Ahuntsic. L’ensemble des participants refusait catégoriquement ce déménagement.»
Par ailleurs, le Centre Scalabrini qui bénéficie de locaux très spacieux est un véritable acteur communautaire. Dans la salle polyvalente dont il dispose se tiennent non seulement des activités du centre, mais aussi celles d’un tas d’autres organismes du coin.
«Nous même à l’arrondissement nous louons les locaux au bénéfice des Loisirs Sophie-Barat», rappelle Mme Thullier. Les élèves de l’école Fernand-Séguin, située à proximité, utilisent également ces locaux.
«Ce que l’on voit aujourd’hui c’est 15 ans de travail d’entretien et d’aménagement, fait valoir M. Arévalo. Nous avons dépensé plus de 550 000$ en travaux depuis que nous sommes ici. Quand nous avons pris l’église, elle était inutilisable. Il a fallu deux ans pour la rendre habitable.»,
Urgence
Face à l’urgence de trouver une solution, le directeur du centre a contacté les élus locaux de tous les paliers de gouvernement. Une lettre a été rédigée par l’arrondissement, adressée aux propriétaires, à New York.
«Nous l’avons rédigé en anglais pour que les choses soient bien claires», souligne Mme Thuillier.
Le document signé par le maire Pierre Gagnier et la directrice de l’arrondissement, Michèle Giroux, est endossé par les cinq élus d’Ahuntsic-Cartierville. «Nous avons expliqué que l’église est répertoriée comme édifice patrimonial et que le règlement d’urbanisme ne permet pas de construire n’importe quoi», relève-t-elle.
Le représentant des Scalabriniens à Montréal n’a pas rappelé TC Media.