Le «Monsieur fluidité» de Denis Coderre viré par la Ville de Montréal

Surnommé «Monsieur fluidité» par Denis Coderre, l’ex-chroniqueur de radio Pierre Lacasse a été contraint de quitter son poste de chargé de mission circulation moins de trois mois après son arrivée.
«L’expérience n’a pas été concluante. Nous avons mis fin à son contrat», a indiqué jeudi par courriel Jacques-Alain Lavallée, attaché de presse au sein de la Ville de Montréal.
Présenté à la presse le 26 avril dernier, Pierre Lacasse devait «donner l’heure juste», selon Denis Coderre. «Il va être notre GPS humain», avait clamé le maire de Montréal.
Après avoir passé 28 ans à titre de chroniqueur à la circulation sur les ondes de Cogeco et Radio Circulation, Pierre Lacasse, 65 ans, était sorti de sa retraite afin, comme l’expliquait la Ville, de conseiller les élus, de collaborer avec les responsables des travaux publics et d’agir comme porte-parole de la Ville en matière de circulation pour le territoire montréalais.
En contrepartie, son salaire avait été fixé à environ 100 000$, avait dévoilé Denis Coderre. Le montant des indemnités de départ accordées à Pierre Lacasse, qui n’a pas donné suite aux appels de Métro, n’a pas été communiqué. «La Ville de Montréal n’a pas pour pratique de commenter publiquement les dossiers d’employés», a précisé l’administration.
Mais alors que la Ville s’apprête à battre d’ici la fin de l’année un record de travaux dans la métropole, avec 550 km de rues, égouts et de pistes cyclables qui seront retapés en 2017 (29% de plus qu’en 2016), Pierre Lacasse avait avoué son scepticisme.
«Y a de l’ouvrage à faire», avait-il avoué le 26 avril, tout en évoquant un «défi». Plus tard, dans le Journal de Montréal, il était allé plus loin en déclarant, avant le début de l’été, qu’«il n’y a plus rien à faire pour Montréal» afin d’améliorer la fluidité de la circulation.
Après avoir dénoncé cette «dépense inutile», Projet Montréal se montre perplexe. «Encore une fois, ce sont les Montréalais qui vont payer chers les improvisations du maire Coderre, dénonce le conseiller de l’opposition, Sylvain Ouellet. Plutôt qu’un GPS humain, qu’on a tous sur notre téléphone intelligent, Montréal a besoin d’une politique forte et d’alternatives réelles dans les transports en commun.»
Le cabinet du maire Denis Coderre n’a pas souhaité émettre de commentaire.