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Le Berger Blanc rejeté par plusieurs arrondissements

La Ville de Montréal a adopté son règlement sur les chiens dangereux le 27 septembre. Photo: Archives Métro Média

Plusieurs arrondissements refusent de traiter avec le seul soumissionnaire acceptant de s’occuper des pitbulls désormais interdits à Montréal qui a proposé des prix largement supérieurs aux évaluations municipales.

«Tous les propriétaires d’animaux à Montréal sont affectés par ce règlement. C’est douloureux et malheureux», dénonce Christine Gosselin, conseillère au Plateau-Mont-Royal, qui a refusé de donner suite à la proposition du Berger Blanc.

La SPCA, qui détenait ce contrat, avait décidé de mettre un terme à ses ententes passées à la suite de l’adoption du règlement antipitbulls. Montréal est à la recherche d’un nouveau fournisseur en contrôle animalier pour le Plateau mais aussi 11 autres arrondissements dès le 1er avril.

Dénonçant ce règlement municipal en vigueur depuis décembre 2016, la SPCA, en conflit avec la Ville, a néanmoins postulé à cet appel d’offres lancé le 20 février, mais en excluant le volet canin de sa proposition. La SPCA ne remplissait pas toutes les conditions requises, contrairement au Berger Blanc.

Ce dernier, en position de force, a proposé au Plateau des services mensuels facturés à 16 500$ (hors taxes), contre 7 232$ (taxes comprises) pour la SPCA. D’autres arrondissements ont également eu la surprise de voir des sommes bien supérieures aux évaluations effectuées, en raison de l’absence de concurrents.

«Gonfler les prix pour faire du profit, c’est une grave conséquence de ce règlement animalier» – Christine Gosselin, conseillère du Plateau-Mont-Royal

Des propositions «démesurées»
Selon les informations obtenues par Métro, des responsables des 12 arrondissements concernés par cet appel d’offres se sont réunis lundi soir et ont dénoncé cette situation. La Ville leur a laissé le choix d’accepter ces propositions, de les refuser ou de renégocier directement avec les soumissionnaires.

Face à cette situation, le PMR a décidé de reconduire son contrat avec la SPCA. Pour le volet canin, l’arrondissement promet des «arrangements avec les citoyens». «On a préféré prendre ce risque», indique l’élue de Projet Montréal, précisant que des vétérinaires et des chenils pourraient être mis à contribution «pour les rares cas de chiens dangereux».

Tout comme Rosemont-La Petite-Patrie, Montréal-Nord va également emboîter le pas. Dénonçant une proposition «démesurée» en hausse de 60% par rapport aux services actuels de la SPCA, l’arrondissement dirigé par la mairesse Christine Black a opté pour une prolongation d’un mois avec son fournisseur. Le volet canin fera l’objet d’un appel d’offres avant de nouvelles négociations.

Du côté du Sud-Ouest, le maire Benoit Dorais compte lui-aussi prolonger son entente avec l’organisme à but non lucratif (OBNL) durant deux mois. Se disant «satisfait» de sa collaboration avec la SPCA, l’élu indépendant refuse de traiter avec le Berger Blanc.

«On l’a vu par le passé, il y a déjà eu des cas de maltraitance et une gestion douteuse. On ne les paye pas pour faire n’importe quoi», souligne-t-il, en référence à des méthodes dénoncées, en 2011, par différents reportages.

Une «improvisation» dénoncée
Plusieurs arrondissements prennent rapidement de telles mesures pour éviter une impasse au 31 mars, date de la fin de nombreux contrats. Sans accord avec un fournisseur, l’ensemble des services animaliers pourrait manquer. «C’est très flou et beaucoup de citoyens viennent me voir et sont préoccupés», s’inquiète Sterling Downey, conseiller à Verdun, un arrondissement qui doit encore trancher.

L’élu de Projet Montréal reproche «l’improvisation de l’administration Coderre». «Ça démontre qu’il n’y avait aucune préparation pour appliquer ce nouveau règlement. Dans quelques jours, si un animal est blessé, où iront les propriétaires? C’est un vrai bordel et c’est irresponsable de faire ça», juge-t-il.

Précisant que «l’octroi de contrats est encore en analyse présentement», la Ville n’a pas souhaité réagir. Le Berger Blanc, déjà sous contrat avec une demi-douzaine d’arrondissements, indique quant à lui n’avoir eu aucune communication avec les services municipaux depuis le lancement de cet appel d’offres.

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